Interview Patrick Dumas

Patrick Dumas-Tout va bien dans le meilleur des monde-175X220cm-2013

Tout va bien dans le meilleur des mondes – 2013 – 175 x 220 cm – Huile sur toile

Réflexion de Patrick DUMAS sur son travail

 Interview le 30 MAI 2013 de Patrick Dumas par Pauline Zimmer 

Pour la Galerie Collégiale

 

Artiste de la Galerie Collégiale-Lille : Patrick Dumas collabore pour la première fois avec une galerie et nous offre ainsi le fruit de cinq années de travail.

Réflexion générale de P. Dumas :

La liberté est le thème phare des œuvres de Patrick Dumas car pour lui l’objectif est l’interprétation. Libérer l’image qu’on a des choses et laisser la liberté de tous à comprendre cette image même différemment.

Mais, il ne parle pas de liberté sans contrainte. Plutôt de liberté relative et de concession qui répondrait plus au dicton « la liberté commence là où s’arrête celle d’autrui ».

Pour faire aboutir sa liberté d’interprétation, il a fait le choix de la surcharge des couleurs, de l’opposition des formes géométriques ou parfois plus organiques et aussi le choix d’opposition des perspectives. Le tout pour réussir à aller vers un équilibre afin que tout se tienne sans chute.

Dans ces travaux récents, on note une notion de vitesse et de mouvement ce qui selon lui fait échos à la société urbaine et contemporaine de maintenant.

Patrick Dumas développe aussi l’idée de refuge dans ces toiles et met l’accent sur le sérieux de la réflexion de chaque œuvre.

Son fondement : Albert Camus et l’éternel recommencement.

Ses toiles :

Pour visionner l’ensemble des toiles: https://www.collegialedesarts.fr/galerie/a75-patrick-dumas/

Tribute to Raphael : Mélange du drapé classique avec illusion d’optique. L’artiste reconnait un côté pop art à son œuvre. L’idée ici est de confronter ces deux styles. Il y a comme problématique la place de l’homme par l’absence de corps. Ce qui est assez général dans son travail puisque qu’il n’y a jamais de corps mais juste certaines parties comme les mains et parties de visage.

Avalanche : Il y a ici un travail de fracture et de concession qui passe par le  choix d’arrêter une structure géométrique pour commencer une autre. La toile représente l’idée de chute.

Hommage à Albert Hofmann : Lien de la toile avec l’étude scientifique d’Albert Hofmann sur la LSD avec une nouvelle forme picturale du mouvement psychédélique. Il y a aussi une forte présence de l’emprisonnement dans cette toile. L’artiste met en avant la question de l’emprisonnement par l’addiction notamment aux drogues.

Virage : On est dans le mélange de l’organique et de la géométrie. C’est l’une des premières toiles ou on a la sensation de mouvement et de vitesse.

Politique du tube : Titre assez ironique car la pensée n’a rien avoir avec la peinture. Impression d’être dans les égouts d’une ville. Beaucoup de tube, de chose qui dégorge et présence d’une bestiole au centre semi mécanique avec des restes organiques.

Impasse des abattoirs : Tite en lien avec la toile, dénonce l’industrialisation de la matière animale. Graphiquement, on voit une  opposition entre organique et illusion d’optique. Comparaison un peu obligatoire avec les travaux de Bacon sur ce sujet.

Tout va bien dans le meilleur des mondes : Cette œuvre fut influencée par une réflexion de l’artiste sur une ambiance sociétale qui ressort de la crise économique et des catastrophes. La toile est une présentation de la société d’aujourd’hui. Dans ce climat-là, il faut donc trouver de l’optimisme.

La vie quotidienne : Représentation de l’environnement dans lequel vit P. Dumas. Le drapé ici est un élément important de la toile, il représente un drap présent dans la vraie vie de l’artiste. La main déchirée, rattachée à rien représente une présence non totale car il n’y a pas de place pour le corps, on ne sait où se mettre ni comment se mettre.

Panoptique sociétale : Le titre et la toile font référence au fait de pouvoir toujours être observé sans jamais vraiment savoir quand nous le sommes. Il y a une nette influence du travail sur le panoptique de Samuel Bentham qui représente ici une structure carcérale.

Matin d’automne : Le titre est un pied de nez pour l’artiste à toutes les toiles qui ont été nommé de cette manière même si la référence à l’automne est là par le vert et le jaune.

Sans titre (en couleurs) : La toile est sans titre car un seul mot ne prenait pas en compte l’ensemble. On note la présence encore d’une main, celle-ci tente de sortir de la toile. On a une toile vraiment picturale qui passe par beaucoup d’illusion d’optique.

Sans titre (noir et blanche) : Le noir et blanc, c’est pour l’artiste un travail de synthèse. Patrick Dumas a un réel besoin de revenir sur le noir et blanc après avoir travaillé les couleurs. Travail d’ombre et de lumière a l’image d’un clair obscur. Période ou l’artiste se rend compte d’être enfermé dans un univers et s’autorise alors à créer un autre monde, un échappatoire, s’autorise une utopie.

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