Le Ravi, bronze à cire perdue, 2018, 1/1, 33x21x7cm
« Je passe devant les groupes sculptés de Lisbeth Delisle… et me sens en terrain partagé… Ses figures marchent, courent, tourbillonnent, se retrouvent… dansantes … elles glissent… douceur dynamique.
Leurs contours de manière parfois arrachée me transmettent une sensation floutée, telle l’image d’un bonheur parfait et cependant fugitif ; la présence sensuelle d’un jardin généreux, fleuri et parfumé dont la vision serait brassée par une pluie de printemps. Ces figures virevoltantes jouent, dansent, s’embrassent et se confortent… L’image de « la visitation » de Pontormo me vient à l’esprit en les contemplant. Ses groupes modelés avec accentuation rythmée de leur structure par plans dressés, en leurs rehauts de nuances pastels, en la douceur mate de leur engobe, et par l’appel conjugué de leurs formes m’emplissent d’un sentiment de plénitude et d’une grâce légère et poudrée…
J’aime m’y projeter, y lire des histoires de tendresse et de complicité.
Parfois la matière se modèle en mouvement plus ample comme l’esquisse rapide d’un événement formel plus absolu, plus tellurique embrasant d’une même force les figures et leurs alentours comme dans un dessin écrit avec détermination et connaissance de l’absolu
Forme lumière, matière, puissance et délicatesse… Cette façon d’aborder la mise en espace des divers éléments me plait et me transporte, elle affirme un sens du mouvement en suspens qui convie l’imaginaire.
Paysages et passages, présence et attente, sensualité et douceur, chaque pièce de cette grande œuvre nous donne à ressentir la juste perfection de l’instant. L’œuvre de Lisbeth Delisle est trace immuable du fragile bonheur de vivre ».
Maniasuki . Lille 2018.
Femme ou Baigneuse, bronze, 1970, 160x160x140cm