« Lisbeth Delisle – de l’atelier de Robert Couturier à l’atelier d’une femme sculpteur « 

EXTRAIT du texte de Claire MAINGON, Maître de conférences Université de Rouen.

Dans l’atelier des Beaux-arts

Auprès de Marcel Gimond

            Entrée à l’Ecole des Beaux-arts de Paris à la fin des années cinquante, Lisbeth Delisle a fait ses premières armes auprès de Marcel Gimond (1894-1961),excellent professeur et théoricien fabuleux. Il incitait ses élèves à mener leur recherche dans l’espace, en prônant une grande liberté dans la construction spatiale de la sculpture.

            Lisbeth remportait régulièrement des concours d’émulation, qui présageait de ses bonnes chances d’obtenir le fameux Prix de Rome.

Le retour aux Beaux-arts :  Corbin, Arbus et Zadkine

            Après quelques années de suspension de son activité de jeune sculpteur, Lisbeth Delisle reprit le chemin de Beaux-Arts. A cette époque, la direction de l’Ecole des Beaux-arts souhaitait promouvoir une modernisation de son enseignement en diversifiant les professeurs. Tous les trois mois, les cours étaient confiés à un sculpteur différent.

Marcel Gimond, mort entre temps, avait cédé la place à Raymond Corbin, puis ce fut le sculpteur et décorateur André Arbus (1903-1969).

            La véritable rencontre que fit Lisbeth, et qui devait la marquer durablement, fut celle d’Ossip Zadkine. Il fut le dernier professeur invité à enseigner dans l’atelier où Lisbeth était inscrite.  « Zadkine, qui a été un de mes maîtres aux Beaux-arts, avait un sens poétique extraordinaire. Il m’a fait prendre conscience du vide, qui avait pour lui autant d’importance que la forme pleine. Il évoquait des « fenêtres »[1].  Très vite, la jeune femme se rapprocha du maître et devient la massière de son atelier. Elle garde de lui le souvenir d’un vieux monsieur, très diminué physiquement par les séquelles de la grande guerre au cours de laquelle il avait été gazé. Zadkine était un conteur plein d’aura, à la langue déliée par le petit blanc qu’il gardait toujours à portée de sa main. L’atelier était très fréquenté. Le maître enseignait lui aussi d’après le modèle vivant. Le maître était assez fantasque et incitait les étudiants à développer leurs ressources imaginatives. Il fallait toujours pousser les formes de la sculpture vers l’ouverture à l’imaginaire.

Robert Couturier et le prix de Rome

            Après le départ de Zadkine, Robert Couturier fut nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Sculpteur autodidacte très inventif, il fut longtemps l’aide et l’ami d’Aristide Maillol. Couturier était loin d’être un jeune premier, il avait mené une belle carrière. Très primé et félicité, cet artiste incarne l’héritage et le renouvellement de la sculpture figurative dans les années 1950, à un moment où les tendances abstraites étaient nettement mises en avant sur la scène artistique française et internationale. Son univers, très féminin et empreint d’humour, proposait une vision personnelle et en occurrence avec une vision surréaliste du réel. La grande leçon de Robert Couturier, selon Lisbeth Delisle, fut la liberté, une liberté. Pour Couturier, il ne s’agissait pas tant de faire du beau que de faire du sensible, du vrai.

            Ce fut sous la conduite de Robert Couturier que Lisbeth présenta le Prix de Rome. Le déroulement des épreuves était un long parcours. Au cours d’une première journée, les concurrents devaient faire leur esquisse en terre. Cette esquisse, validée par le jury, serait ensuite agrandie. En 1965, il s’agissait de réaliser un bas-relief sur le thème du Pain. Lisbeth obtint le Deuxième Second prix de Rome.

            Sur l’invitation de Robert Couturier, Lisbeth Delisle commença dans les mêmes années à participer au Salon de Mai, une exposition annuelle de groupe prestigieuse. Elle présenta aussi ses sculptures dans le cadre de Formes humaines, une manifestation intéressante et ouverte à la jeunesse.

Du Prix Despiau au Prix Bourdelle et les autres

Après avoir passé son Diplôme Supérieur des Beaux Arts en 1969, Lisbeth Delisle remporta plusieurs prix importants.

1970 Prix André Susse, Prix Leguay –  le brun, Prix Rumsey

1970 Lauréate de la Fondation de Lourmarin

1972 Prix Despiau

1978 Prix Paul-Louis Weiller

1984 Prix Art Dialogue

1985 Prix Bourdelle (fondé en 1959 par l’Association des amis de Bourdelle) pour distinguer un sculpteur « dont la notoriété n’égale pas le talent ». A lieu tous les deux ans, somme de 2.000 francs et une exposition au Musée Bourdelle.

1990 Prix Albert Féraud

1997 Prix de la Fondation de Coubertin

1998 Grand Prix Léon-Georges Baudry

1999 Prix Dumas-Millier (Institut de France)

2006, Prix de la Fondation Charles Oulmont, sous l’égide de la Fondation de France

En 1995-96, elle participe au Prix de la Sculpture Fécondité – Maternité, à la galerie, rue du Cirque, à Paris.

Les expositions

En 1967, Elle est membre du jury de la Biennale de Paris, 1979, Membre du comité du Salon Formes humaines. Lisbeth Delisle participe à la Biennale des 109, 109 sculpteurs et peintres qui exposent à la Cité Internationale des arts avec d’autres comme Gérard Bignolais, Claude Abeille. En 1999, elle fait partie des membres du comité

La transmission

Pendant 25 ans, l’enseignement a occupé une part importante dans la vie de Lisbeth Delisle. Elle enseignait dans un lycée à mi-temps. Après 1968 les Ecoles de formation avaient été supprimées, on ne formait plus de professeur de dessin. Ouverture des Universités d’Art Plastiques, le diplôme des Beaux-arts lui donnait l’équivalent du Deug. Elle a donc repris ses études pour avoir en 1975 une licence d’enseignement d’arts plastiques.  Elle fut chargée de cours pendant 15 ans à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 1991. Elle enseignait le dessin et avait un cours de sculpture sur plâtre ; elle faisait travailler ses élèves sur la question du volume en sculpture, avec une approche à la fois ludique et constructive de la sculpture. Elle accompagnait les étudiants en fin d’études.

Dans l’atelier de Lisbeth

L’atelier

Lisbeth Delisle habite dans le département de la Seine-Saint-Denis, le 93, depuis plus d’une vingtaine d’années. C’est ici, dans une petite maison chaleureuse, qu’elle a son atelier de sculpteur. Au fond de sa cour, dans un grand espace bien éclairé et bâti, elle modèle ses cartons et ses plâtres. L’outil principal de Lisbeth, ce sont ses mains. Les mains qui sont la projection de son œil et de son esprit. En artisan, Lisbeth ne travaille pas avec des outils mécaniques. Elle n’utilise aucune ponceuse électrique. Lisbeth a besoin de sentir la matière, et surtout la chaleur de la matière. C’est pourquoi elle aime travailler le plâtre.

Lisbeth se présente comme une sculptrice du modelage. Retrancher la matière n’est pas sa tasse de thé.

La variété des techniques.

Les poupées de chiffon. A l’époque où elle n’avait pas d’atelier. Pendant qu’elle était mère de famille. Vendues beaucoup, les autresdans une galerie qui a fermé, Lisbeth n’a pas récupéré. Elle représentait des pouffiasses, des pauvres femmes de mauvaise vie, pas chic. Lisbeth avait hérité de l’appartement d’une grand tante rempli d’objets. Son mari pouvait avoir des tissus de grands couturiers. Chutes. Matière extraordinaire. Héritage familial, les femmes sont couturières, travail des mains. Ce sont toujours des bonnes femmes qui sortaient, des personnages.

Nikki de Saint-Phalle était un sculpteur contemporain de Lisbeth a eu une carrière plus médiatique et commerciale. Elle utilisait son art comme une thérapie, c’est un point qui est commun avec Lisbeth. C’était un Exutoire qui aidait à vivre .

Des bijoux. Elle les façonnait en cire, les faisait fondre. « Ce que j’aime, c’est travailler la matière qui se modèle facile ».

Elle travaillait en terre et en plâtre direct, matériau dur d’une finition difficile ; son outil : la râpe à fromage, outil de prédilection à cette époque aux Beaux-arts.

« Je n’ai pas fait de taille directe car elle n’angoisse complètement. Il faut partir d’un bloc et faire naitre une forme, travailler par retrait, déperdition de la matière. Le fait de se tromper, est très angoissant pour moi.

Le fait de modeler est complètement différent. L’expansion, s’éclater dans l’espace. Je trouve que la matière se suffit à elle même. Pas envie d’abimer un volume comme une pierre.qui a une existence en soi. Il y a une espèce d’antagonisme entre le modeleur et le tailleur. Ceux qui taillent sont persuadés de faire une œuvre intégrale, le modeleur est obligé de passer par un praticien, pour exécuter son œuvre dans un matériau noble. »

Le plâtre, est son matériau de prédilection. Il faut une armature en grillage, mais aussi en gros fer. Elle utilise aussi le bois. Le plâtre et le bois font mauvais ménage. Comme Lisbeth aime travailler avec des aplombs, elle préfabriquait les formes en grillage, légères, habillée avec de la filasse trempées dans du plâtre. En sort des formes plus ou moins importantes.

Modelage direct, pas d’esquisse. Lisbeth a une vague idée de ce qu’elle veut faire. Mais veut garder sa liberté. Forme préfabriquées, les positionne, et quand sa fonctionne, elle garde et part de ça. Elle travaille en plâtre direct parce qu’il y a une liberté de création et une spontanéité. Elle fait beaucoup de collages en papier qui influencent le démarrage d’une de ses œuvres. Elle n’exécute pas de maquette.

Elle fait beaucoup d’œuvres uniques qui pourraient être fondues en bronze, mais les moyens sont exorbitants. Les gens n’achètent pas les plâtres qui pourtant ont une humanité que le métal n’a pas.

Abandon du plâtre direct, Lisbeth utilise la même technique avec de la cire. La cire directe, prend des morceaux de bois, fait un montage. Mélange de toiles de jute. Attendent d’être coulée en bronze. La fait chauffer, la technique est tributaire de la température extérieure.  Beaucoup de sculpteurs utilisent la cire directe, technique qui facile et moins onéreuse que de passer par un moulage.

L’espace de la sculpture. Lisbeth : « je travaille effectivement mes sculptures comme des sortes de décors dans lesquels je m’imagine entrer. J’y inclus de petits personnages qui précisent l’échelle de mes compositions. Dans ces mises en scène, je crée un espace, avec des découpes très vives d’ombre chinoise dans lesquelles le rôle de la lumière et de l’ombre apparaît très important. J’ai l’impression, quelquefois, d’être un metteur en scène!… »[2].

« Mes titres s’imposent à moi comme un leitmotiv dont je serais au départ inconsciente, tandis que mes mains créent des espaces, des sortes de paysages, des formes suggestives dans lesquelles je me projette et où je me retrouve »[3].

« J’ai fait beaucoup de terre aux beaux-arts. C’est une technique très plaisante car elle permet un travail rapide, une empreinte directe et spontanée. Cependant, je n’aime pas la densité de cette matière qui m’oblige à monter la pièce petit à petit, du bas vers le haut. De plus, j’ai horreur de la perte de volume au séchage. (…) Le plâtre direct offre des facilités grâce à l’utilisation d’armatures qui donnent une rigidité à la pièce. Par ailleurs, cette technique permet une remise en cause permanente de l’œuvre. (…) Pour moi, la sculpture c’est la liberté. (…) Le plâtre offre la possibilité de tirer des pièces en résine pour garder cette impression de blancheur. (…) Avec le temps, je me suis tournée vers le crayon qui présente l’avantage d’être léger et peu coûteux. J’aime bien le collage et le hasard de la juxtaposition des formes. On découvre des choses auxquelles on n’avait pas pensé »[4].

Le plâtre, la couleur blanche, c’est le matériau des ateliers, de la fabrication, un matériau de transformation, en devenir. C’est le matériau de l’empreinte, de la prise sur le vif, les corps de Pompéi. Georges Duby parle de la science des empreintes qu’il désigne comme « Ichnologie ». Tous les grands artistes ont travaillé ce matériau, depuis Rodin jusqu’à Brancusi.

Lisbeth Delisle a l’amour de ce matériau qu’elle travaille a sa façon. « Moi, je préfère plonger la main, touiller et écraser les grumeaux, paume bien à plat dans le fond de la mixture. C’est agréable car le mélange est doux. Cela permet aussi de se rendre compte de la densité de la composition. Si la main ressort bien enrobée de blanc, comme gantée, le plâtre est à bonne consistance. Par contre, si le mélange coule et n’adhère pas celui-ci ne sera pas assez condensé ». Puis décortique son processus créatif. « Sur la sellette basse plusieurs formes aléatoires prédécoupées dans du grillage à mailles hexagonales ont déjà été pliées. Des polochons de filasse bien enroulée sont préparés à coté. Pendant ce temps, le plâtre a commencé sa prise. Il est devenu tiède et pâteux. Prendre un a un les pelotons et les tremper dans la mixture, bien les enrober et les appliquer sur les structures déjà prêtes. (….) Encore attendre. Le plâtre en faisant sa prise va devenir chaud et dur ; avec leur habillage de filasse les éléments sont devenus rigides prêts à être manipulés en tout sens. Les prendre en main avec précaution, les dresser, les rapprocher, les inverser, bref se les approprier. Et alors le truc se déclenche, une idée, une signification apparait (…). Le plâtre est le matériau idéal permettant la remise en question permanente du travail en cours. Il permet les retouches, les corrections inhérentes à la fabrication de l’œuvre modelée, en permet la restauration. Il est magique, il permet au rêve, à l’émotion, au concept et même au hasard de se réalise». 

Le carton. Depuis quelques années, Lisbeth Delisle a intégré le carton dans ses sculptures. Le carton est un matériau simple, courant, usuel. Il est à l’oppose de la préciosité d’une pierre ou d’un marbre. Malléable, il renoue avec le monde du jeu et de l’enfance. Il me semble que cela représente quelque chose de important dans l’univers créatif de Lisbeth. Le jeu. Le maniement des matières. Lisbeth fait usage de cartons de toutes sortes : boîtes d’œufs, cageots, petits cartons.

C’est par hasard qu’elle se met à travailler le carton. Olivier Descamps, sculpteur, a l’idée d’ouvrir un lieu pour ses amis sculpteurs et leur propose de faire une sculpture en carton, l’exposition a lieu dans un atelier du quartier de Saint-Germain des Prés.

L’architecture. Lydia Harambourg; GHD, 15.10.99 : « Les sculptures de Liseth Delisle recréent un espace à partir de lieux construits aptes à suggérer une mise en scène qu’animent un ou plusieurs personnages ».

Finalement, ça n’est pas sans lien avec l’espace de la toile. Les sculptures de Lisbeth Delisle ont des cadres, des architectures. Il y a un travail sur l’échelle. Cette façon de recréer la maison, comme une demeure. Façon que l’artiste a de montrer son intériorité en nous invitant à rentrer en nous-mêmes.

Doit-on voir un symbolisme dans l’œuvre de Lisbeth Delisle ? Sans doute pas au sens littéraire du terme, pas 19e. Mais bien sûr que l’architecture, la maison, c’est un motif presque utérin, c’est aussi le ventre maternel, le retour à soi, le refuge. C’est plus en terme d’essence qu’il faut y voir un symbole. Un symbole universel.

Le corps est le siège de la pensée, comme la maison est le siège de la famille. Il y a souvent des couples dans l’œuvre de Lisbeth, comme le symbole d’un dialogue universel.

De l’existence du cadre et du mouvement, la sculpture est un espace de la mise en scène

Son oeuvre n’est pas une petite œuvre décorative et anecdotique. C’est une sculpture de la construction et de la déconstruction. De la gestuelle et du jeu.

Lisbeth ne puise pas son inspiration dans la vie, dans son époque, mais surtout de son vécu et de son imaginaire. « Constructeur de rêve, un artiste se doit de créer un objet neuf, par essence non défini par avance, mais témoignant de son époque. Grâce à la découverte de lieux, d’individus, de végétaux familiers ou insolites, d’habitats, d’éclairages particuliers, de récits, d’émotions ressenties, je dégage un glossaire personnel de formes mémorisées. Par leur agencement, elles deviennent l’instrument des expressions artistiques privilégiées qui ont structuré ma créativité, la sculpture, le dessin, l’assemblage. Mon travail en est une traduction modelée symbolique, onirique ou emblématique ». Temple des émotions et des mémoires.

Le cadre est éclatement de l’espace comme délité sous une impulsion. Clairement la thématique formelle de l’envol.

Le jeu, Lisbeth Delisle a d’ailleurs réalisé un jeu d’enfants et sculptures de jardin à Combes-la-Ville, pilier à Saint Cloud.

Le mouvement. Les sculptures de Lisbeth Delisle ne sont pas statiques. Elles sont en mouvement. Le vent, surtout, est un acteur imaginaire de ses mises en scène théâtrales. Le vent qui ferait mouvoir les architectures. « Je ne pourrai pas faire une sculpture statique. J’aime surtout la vie : le mouvement ».

Les personnages. Il y a toujours, dans l’univers de ses mises en scène, un déséquilibre. Ce déséquilibre, comme un architecture qui penche, est la source féconde d’un dynamisme des formes.

Lisbeth est une artiste du modelage. Ses sculptures portent l’empreinte des doigts de l’artiste. Ils sont nés entre ses mains, ils ont été façonnés, créées.

L’hommage à Piaf

On aurait trop vite fait de réduire l’œuvre de Lisbeth Delisle à la sculpture monumentale qui lui a été commandée pour l’hommage Edith Piaf. C’est le revers des œuvres de commande, qui donne à voir l’œuvre d’un artiste par une lorgnette. De toute évidence, ce n’est pas l’œuvre préférée de Lisbeth Delisle. Mais c’est celle que les parisiens connaissent d’elle. Inaugurée par Bertrand Delanoé le 11 octobre 2003. Dans le 20e arrondissement, une œuvre plus grande que nature (1,75 m tandis que Piaf n’en mesurait que 1,47m). Sur une place qui porte son nom. Pour le 40e anniversaire de la mort de Piaf. Représentée à même les promeneurs, les bras tendus vers le ciel, comme entonnant un hymen imaginaire à la foule.

L’histoire de cette œuvre a suscité beaucoup de polémiques car elle fut jugée « pas belle » par certains. Cette œuvre est une expression. Je ne suis pas certaine que Lisbeth ait cherché à faire quelque chose qui soit d’abord beau, qui idéalise, qui fige et donc prive de vie la figure d’Edith Piaf. Edith, la môme, pleine de vie, d’espoir et de mélancolie. Edith n’était pas belle, elle était vivant comme un cri. C’est cela, il me semble, que nous devons lire dans cette évocation monumentale de la chanteuse.

L’histoire de cette commande. Lisbeth reçoit, au mois de mai 2003, une envoyée de la mairie de Paris. C’est le sculpteur René Coutelle qui l’avait incitée. Comme le dit Lisbeth « Elle m’a proposé un challenge difficile : réaliser un hommage à Edith Piaf (…). J’ai accepté le défi et me suis instantanément rappelé ton entrée en scène, toi, minuscule, dans la lumière qui te suivait, te couvrait d’or, te protégeait, peut-être. (…) Tu commences à chanter et plus rien d’autre n’existe que ta voix qui nous pénètre et qui nous sort de nos sièges pour nous entrainer dans l’émotion pure. Tu deviens comme le prêtre qui officie. (…) Tu nous fais vivre une cérémonie magique, une messe, mais celle de la vie sur terre avec ce qu’elle a de drames, de passion, de souffrance et de joie ». Choix d’un portrait qui ne soit pas seulement basé sur le mode de la reconnaissance. Lisbeth a voulu raduire la voix « prodigieuse » d’Edith, au travers notamment de ses mains.

Elle réalise trois cires en petit format dont l’une est acceptée : « Deux pieds, une robe de forme pyramidale projetée en avant, deux bras tendus, une tête rejetée en arrière qui chante et regarde le ciel libre ».

Elle travaille alors le plâtre direct. Puis la fonte a pris deux mois.

L’œuvre monumentale :

La commande de la sculpture hommage à Edith Piaf, Paris, Mairie du XXe arrondissement, 2003

Pilier, Saint-Cloud, 1974

Médaille de Georges Boillot pour la Monnaie de Paris, 1973

Vitraux de l’église de Vaux-le-Pénil, 1979

Réalisation d’une sculpture-jeu d’enfants, Combs-la-Ville, 1971

Repères biographiques

Née le 26 avril 1935 à Neuilly-sur-Seine

Entrée à l’Ecole des Beaux-arts de Paris

Mariage et naissance

Atelier de Zadkine puis de Robert Couturier

2e Prix de Rome

1e participation au Salon de mai

Prix Bourdelle

Professeur à l’Université

1e cartons

Commande Edith Piaf

EXPOSITIONS Collectives et personnelles

2023

Galerie de l’Europe Paris. organisée par la Galerie Collégiale-Lille.

2010

Galerie Collégiale- Lille du 8 septembre à fin octobre

La fonderie d’art Gilbert Clémenti et les artistes, Orangerie du Château à Meudon

Travaille de portraits , commandes  de portraits d’après nature,  bustes de collectionneurs.

2009

Biennale de Yerres « 73 sculpteurs, deuxième Biennale de Yerres »

Fondation Taylor, 25 ans de prix Baudry

Salon des 109, Salon de Mai

Salon Ephémère au Pré -Saint -Gervais

2008

Salon de Mai, Salon de Garches, Salon d’Automne,

Salon d’Auvers sur Oise « Promenade dans l’art d’aujourd’hui » 

Jardin d’ Aubigny ,exposition dans les jardins d’Isabelle Mezieres

2007

Paris, Espace Commines, 59e salon de Mai, 03-13 mai 2007

Vichy, Centre Culturel Valéry-Larbaud, Biennale 109, 21 avril-10 juin 2007

Paris, Galerie du Vert Galant, 13-23 février 2007

Paris, Galerie Peinture Fraîche, Scènes intimes, 11-29 septembre 2007

Yerres, Propriété Caillebotte, 41 sculpteurs, Première Biennale de sculpture,

2006

Garches, Hotel de Ville, 49e Salon de la Société des Beaux-Arts de Garches, 11 – 27 novembre 2006

Saint-Aubin, Château Neuf, Arts premiers, arts d’aujourd’hui, 17 juin – 16 juillet 2006

Les Lillas, Lil’Art, Théâtre du garde-Chasse, Le rendez-vous des créateurs, 23 – 24 juin 2006

Villeneuve-la-Garenne, Biennale d’art plastiques 2006, 19 mai – 11 juin 2006

Baugé, 25e Biennale de Baugé, Peinture et Sculpture, 5 – 22 octobre 2006

Paris, Espace Commines, Salon de mai,3- 14mai 2006

Verderonne, Centre artistique, Le minéral II, 10 septembre – 20 novembre

2005

Paris, Cité internationale des arts, 12e Biennale 109, 17-27 novembre 2005

Paris, Espace  Commines, 57e Salon de Mai, 27 mai – 5 juin 2005

2004

Paris, Association Philomuses, Le Temps suspendu, 17-19 septembre 2004

Baugé, 24e Biennale de Baugé, 2004

Exposition itinérante, Sculptures en Manche, 70 sculpteurs internationaux,

2003

Commande Edith Piaf par la mairie du 207ème Paris

Saint-Martin-du-Tertre, Eglise, Croisée, 2e Biennale d’arts plastiques, 27 septembre –  16 octobre 2003

Yèvre-le-Châtel, Rencontre de sculpteurs 2003, 17 mai – 31 mai 2003

Paris, Espace Niemeyer, Manifestation/Exposition contre la guerre d’Irak, Rassemblement de 200 artistes, mars 2003

Merry-la-Vallée, Festival de Sculptures, « Territoires partagés », 17 mai – 15 juin 2003

Paris, Cité internationale des arts, 11e édition de la Biennale 109

Aixe-sur-Vienne, Espace culturel Jacques Prévert, Au delà du corps, 21 juin – 14 septembre 2003

Paris, Espace Auteuil, Grands et jeunes d’aujourd’hui, 200 œuvres – 200 artistes, 12 – 21 avril 2003

2002

Béziers, Espace Riquet, Biennale 109, 27 juin -15 septembre 2002

Laval, Musée Ecole de la Perrine, 3e Rencontres de Sculptures Contemporaines, 15 juin – 29 septembre 2002

Cerisy-la-Forêt, Abbatiale, Exposition de sculptures contemporaines, 1e juin-31 juillet 2002

Angers, Triptyque: Salon d’Angers, Figurabstracion, 2002

Aixe-sur-Vienne, Au delà du corps, Biennale de Sculpture et de Peinture, 20 juin – 14 septembre 2002

2001

Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Grands et jeunes d’aujourd’hui, 41ème Salon, 7 – 16 septembre 2001

CFDT, Paris, Secret de feuille, 30 avril – 8 juin

Aixe-sur-Vienne, Centre Culturel Jacques Prévert, Au-delà du corps, 3 août – 16 septembre

Paris, Cité internationale des arts, 10e édition de la Biennale 109

2000

Bruxelles, Galerie Milstain, Martine Boileau – Lisbeth Delisle, 29 février – 26 mars 2000

Paris, Fondation Taylor

Orléans, 1e Salon d’art contemporain

Cergy-Pontoise, Institut polytechnique Saint-Louis, Le plâtre et la matière

Orléans, hôtel du département, 1e Salon départemental d’art contemporain, 11 novembre – 10 décembre

Rosenau, Mairie de Rosenau, Rencontre nationale de peintres et sculpteurs, 1-2 avril

Paris, Salon de mai, 21 avril – 1e mai

Paris, Espace Maurice Ravel, Mutations – André Sablé et Lisbeth Delisle, 6 novmbre -15 décembre

Paris, Grands et jeunes d’aujourd’hui, 16-26 novembre

1999

Paris, Salon de Mai

Paris, Fondation Taylor, Exposition personnelle, 7-30 octobre

Paris, Galerie Expression Libre, 4 – 14 mars; 12-23 mai

Laon, Nu 99, Biennale, 8 janvier – 28 février 1999

Paris, Cité internationale des arts, 9e édition de la Biennale 109

Paris, Jardin des Plantes, 5e Biennale européenne de sculpture,

1998

Gonesse, Deuxième Biennale de sculptures contemporaines en plein air, 16 mai – 20 juin 1998

Lourdes, Galerie Le Palais

Herimoncourt, Rencontre nationale de femmes peintres et sculpteurs, 10 – 25 octobre

Angers, Hôtel de Ville, Salon d’Angers, 17 octobre – 22 novembre

1997

Paris, Galerie Art Public, Lisbeth Delisle, 6 – 29 novembre 1997

Paris, Salon d’Automne

Paris, Salon de Mai

Paris, Galerie Allais, Les 10 jours de l’art contemporain, 20 – 30 avril 1997

Grand-Leez, Gallery Dieleman, 13 août-28 septembre

Ecouche, Association l’Art dans l’Orne, 4e Festival de l’art actuel, 28 juin – 28 juillet 1997

1995

Paris, Galerie Anne Marie Galland

1994

Paris, Galerie Art Public

Perpignan, Fondation Firmin Bauby

« 100sculptures dans  la rue »Ville de Mont de Marsan

1993

Lille, Galerie La Collégiale

Cholet, Salle des fêtes, XXIVe Salon des arts, 16-24 octobre

Paris, Ateliers d’artistes à Belleville

1992

Montfermeil, Hôtel de Ville, A. Le More – L. Delisle, peintures – sculptures

1991

Les Andelys, château Gaillard et Musée Nicolas Poussin, Rencontre internationale de sculpture contemporaine 91

Paris, Ateliers d’artistes à Belleville, 24-27 mai

Exposition itinérante 109, Paris-Rouen par voie fluviale, le Voyage, avril 1991

1990

Paris, Galerie Alias

Paris, Ateliers d’artistes à Belleville

Atelier Prè- Saint- Gervais ,93000

1987

Nancy, Ete de la sculpture, Biennale

1986

Paris, Musée Bourdelle, Liseth Delisle, Prix Bourdelle 1985, 15 octobre – 30 novembre 1986

Sarcelles, Forum des Cholettes

1985

Paris, Grand Palais, Groupe des 109, Regard sur la ville, 4 juin – 23 juin

Paris, Espace Vendôme, Présence humaine, 29 janvier – 15 février 1985

Concours des « Marianne » à la Bastille

1983

Paris, Galerie Marais Noir, Lisbeth Delisle – Gisèle Lacroix, Petits brozes, dessins, collages, 20 mai – 20 juin 1983

1982

Paris, MJC, rue du Point du jour

 Nouvel atelier 77 rue de la Mare, Paris 20ème

1980

Paris, Galerie du Bost

1979

Brest, 1e Biennale

3e Salon de Fontenay-sous-Bois

Paris, Galerie du Bost,

1978

Galerie Clarence, Balcon des arts, Exposition de groupe

Paris, Galerie du Bost, petits bronzes, hommage à Despiau

1977

Paris, Espace Cardin, La couleur dans la rue

Paris, Galerie du Bost, Petits bronzes, réalisations pour l’architecture

Château du Tremblay

Madrid, 6e Biennale des Sports

1976

Marly-le-Roi, Exposition de groupe INEP

Paris, Centre culturel Américain

1975

Château de Tremblay, Exposition de groupe

Barcelonne, 5e Biennale des Sports et des Beaux-Arts

1974

Exposition de groupe au Logis du Beau, Paris

1973

Exposition de groupe au Logis du Beau

1972

Mont-de-Marsan, Musée Despiau-Wlérick, exposition pesonnelle

Paris, Galerie Saint-Placide, Exposition de groupe

Sète, 2e Festival

1971

Orléans, Exposition de groupe

1968

Expositions de groupe. Musée de Dunkerque, Vars, Foix, Bergerac, Millau, Narbonne, Orly

1967

Exposition de groupe, Paris (Musée Galliera), Cannes, Menton, Ajaccio, Bastia, Aix-en-Provence, Pezenas, Pau, Bayonne, Lyon

1966

Vittel, Exposition de groupe, Ricard

Madrid

Anvers, Académie des Beaux-Arts

1965

Paris, Musée Galliera, Les artistes boursiers

BIBLIOGRAPHIE

Entretien de Lisbeth Delisle avec Monique Baucorps, dans L’Entracte du mois, n°55

Jean-Luc Espivent, « Les vibrations de l’émoi, Lisbeth Delisle », l’Empreinte, septembre 1991, n°14

Isabelle Fauquenoy, « Dans les coulisses de la Biennale », le Gonessien, n°21, avril 1998

Arnault Tran, « Au delà du corsp, c’est entrer dans l’arène », Cimaise, n°275, été 2003, p.8-23

Mylène R. « Lisbeth Delisle et les élèves de l’Atlier Public de Sculpture », Courrier de la Mayenne, 10 avril 2003

Ouest-France, « Robert Couturier et Lisbeth Delisle à l’atelier public de sculpture », 8 avril 2003

Lydia Haramourg, « Lisbeth Delisle », La Gazette de l’Hôtel Drouot, n°37, 15 octobre 1999, p.81

Les Cahiers de la Collégiale, Lisbeth Delilsle sculpteur, Galerie Collégiale-Lille, 2018. 66 pages.

L’édition en bronze de l’oeuvre de Lisbeth Delisle

Fonderie d’art de Puisaye-Forterre

Fonderies Clémenti, Rossini, Coubertin, Fonderie du Gour et Fusions.

L’œuvre dans les collections publiques

  • Mont-de-Marsan, Musée Despiau-Wlérick
  • Paris, Fonds National d’Art Contemporain
  • Mairie d’Orsay
  • Musée de Cambrai

Ce texte est EXTRAIT de

« Lisbeth Delisle. De l’atelier de Robert Couturier à l’atelier d’une femme sculpteur,

La Sculpture directe : Modelage – Assemblage »

par Claire MAINGON, Maître de conférences Université de Rouen


[1]          Entretien de Lisbeth Delisle avec Monique Baucorps, dans l’Entracte du mois, n°55

[2]            Entretien de Lisbeth Delisle avec Monique Baucorps, dans l’Entracte du mois, n°55

[3]            Entretien de Lisbeth Delisle avec Monique Baucorps, dans l’Entracte du mois, n°55

[4]            Mylène R. « Lisbeth Delisle et les élèves de l’Atelier Public de Sculpture », Courrier de la Mayenne, 10 avril 2003

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