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D’abord, il y a l’oie en plâtre. Drôle d’accueil. Ensuite, une vache est montée sur un piédestal, au milieu de l’herbe verte, mais incapable de l’atteindre. Le visiteur comprend vite que la Collégiale n’est pas une galerie que l’on visite mais un monde personnel que l’on pénètre. Tout à l’intérieur respire l’attention portée aux matières : les murs blancs de briques peintes, les pavés recouverts de bambou, le plafond dont on distingue les parpaings. Les oeuvres exposées ne s’embarrassent pas non plus de demi-mesure :la plupart sont des monochromes bruts. Le visiteur remarque la simplicité onirique de l’encre de Chine, les noirs denses de la gravure, et est surpris quand la couleur surgit soudain. Trois huiles sont rassemblées dans un angle caché de la pièce, invitation subtile à s’intéresser aux détails. A visiter la Collégiale, on comprend que l’art de la région n’a pas besoin de s’armer de grands discours ni d’une complexité apparente. Il mprunte à des imaginaires multiples et foisonnants. Les artistes, à la Collégiale, expriment leur sensibilité extrême avec mesure, pudeur, savoir-faire et talent.

 

Laure DELACLOCHE

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