Un ogre flamand de la peinture
Un café, des gaufres et une Goudale
Griffonné sur un morceau de papier, le nom et l’adresse de Denis Vanthournout sonne comme une incursion dans le Nord : 10 rue d’Haubourdin, Tourcoing. Le premier échange téléphonique, chaleureux et ponctué de diverses plaisanteries, renvoyait déjà spontanément l’image d’un flamand convivial et bon vivant. La barbe fournie, l’accueil dans le séjour autour d’un café, de gaufres au chocolat et d’une Goudale « histoire de faire connaissance » et certaines expressions telles que « une bande de branquignoles » (tout en s’enquérant par la suite : « vous connaissez un peu le patois? »)
Son oeuvre, une vanité
La conversation débute lentement autour de la table de ce séjour. Comme autant de passages obligés, il évoque son parcours, sa vision de l’art dans le Nord. De l’art en général. Ce sont des souvenirs, des avis tranchés et diverses constations qui s’égrènent ainsi. Au travers de ses anecdotes, et de ses histoires, l’auditeur recompose des pans du portrait de l’artiste attablé en face de lui : une ferme volonté de montrer son « boulot », son « travail », une conception de l’artiste et de l’oeuvre autour de la notion d’intégrité. Il raconte qu’il a commencé à travailler tôt, en parallèle de son métier d’artisan verrier, à la suite de ses études à Saint Luc (Tournai).
Sa réticence à montrer son oeuvre s’ancre dans la conviction profonde que nul reproche technique ne devait être possible à partir de l’exposition au public. Il y a une vingtaine d’années, il a donc commencé à dévoiler pudiquement son oeuvre
Il revient et s’accorde d’ailleurs avec ce mot du galeriste lilloise MISCHKIND, « ton oeuvre c’est une vanité. »
Anne-Laure CHANEY
août 2012